Khalil Nahed

Une exposition qui relate une vie de dix ans en peinture ,Khalil Nahed remonte loin : à la première lettre « A »comme Alpha, comme alphabet Phénicien, comme thème principal avec lequel l’artiste illustre son exposition, en trois écritures : la pictographie, l’idiogramme et le logigramme. Les signes graphiques des lettres phéniciennes sont pour la plupart représenté par un serpent, qui est le logigramme, puisque par lui on remonte jusqu’à la création. Il est celui qui envenima la vie en lui donnant un sens différent en la détournant du bon chemin. Nous suivons la destinée des lettres qui, avec le temps, se façonnent et deviennent des nombres, puis à la composition des toiles qui, comme le cerveau de l’homme commencent à se sensibiliser à entendre et à voir. Ainsi dans ce monde où le mal triomphe, l’homme qui avançait à petits pas revient en arrière, et ceci est toujours noté comme une décadence. C’est enregistré sur la toile par des signes idiographiques qui zigzaguent et s’alignent en une nouvelle étape. On peut voir les flots qui forment tempêtes : ils sont le symbole d’un monde qui chavire et fait naufrage ; c’est ce qui se passe « entre ciel et terre ». Dans les années heureuses de l’artiste – car l’exposition s’étend sur dix années de travail – les couleurs travaillées avec l’encre de chine sont jaune soleil flamboyant de Van Gogh, vert clair transparent … les lettres, les chiffres en relief granulés s’enchevêtrent, vibrent et semblent pris au piège de la flute d’un charmeur de serpent : ils accomplissent une danse toute en harmonie car aucun trait anguleux n’arrête le rythme de « Danse sacre », « danse rythmiques ». Dans les années cubiques, où rien ne tourne plus rond, l’artiste dans les thèmes mythologiques -« Marins phéniciens » « kadmos le marin » – se limite à des surfaces géométriques, les perspectives deviennent moins vastes, les couleurs s’assombrissent. Il fait un peu nuageux. Mais il fallait bien que tout se casse, pour que le monde se remette à tourner un peu plus vite ou plutôt un peu plus en « beauté ».